TAR
Vaccins et immunothérapies (VIT)
Cette étude avait pour objectif de comparer directement l’efavirenz et la névirapine, soit les deux inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) les plus couramment utilisés, en traitement associatif avec le 3TC et le d4T. La principale mesure de comparaison était la proportion de participants dont la charge virale serait indécelable (moins de 50 copies/ml) après 48 semaines de traitement. Cette étude a également permis de comparer l’administration de la névirapine en une seule dose quotidienne à son administration en deux doses quotidiennes. Enfin, elle a permis d’évaluer l’administration conjointe de deux INNTI (2NN), en association avec deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (le 3TC et le d4T).
Il s’agissait d’une étude internationale comparative de phase III ouverte et randomisée pour laquelle un objectif de 1 200 participants avait été fixé. Les participants ont pris aléatoirement soit 200 mg de névirapine deux fois par jour, soit 400 mg de névirapine une fois par jour, soit 600 mg d’efavirenz une fois par jour, soit 400 mg de névirapine une fois par jour en association avec 800 mg d’efavirenz une fois par jour. Le nombre de participants affecté à chaque groupe était respectivement de 400, 200, 400 et 200. Tous les participants ont également pris des doses standard de 3TC et de d4T.
En juin 2001, 1 216 patients ayant une charge virale de plus de 5 000 copies/ml et n’ayant jamais suivi de traitement anti-VIH s’étaient inscrits à cette étude dans 65 sites situés dans 17 pays. Au départ, les participants des quatre groupes avaient tous des caractéristiques semblables. L’âge moyen des participants était de 34 ans et 37 % d’entre eux étaient des femmes alors que 63 % étaient des hommes. La numération moyenne des CD4 était de 190 cellules/mm3 et la charge virale moyenne était de 50 000 copies/ml.
Les chercheurs ont présenté des données sur le pourcentage d’échecs thérapeutiques, un échec thérapeutique se définissant soit comme une baisse de moins de 1 log de la charge virale au cours des 12 premières semaines, soit comme un échec virologique à partir de la 24e semaine, soit comme la progression de la maladie, soit comme une modification du traitement assigné à l’origine. Pour ce qui est des échecs thérapeutiques, la seule différence importante a été constatée à l’issue de la comparaison entre le groupe prenant del’efavirenz et le groupe prenant du 2NN et elle découlait essentiellement d’un plus grand nombre d’abandons de traitement au sein de ce dernier groupe. L’étude a en effet démontré que le pourcentage de patients ayant subi au moins un effet indésirable grave ou menaçant le pronostic vital était plus élevé chez les participants qui prenaient du 2NN que chez ceux qui prenaient de l’efavirenz. En outre, le pourcentage de participants ayant eu des résultats de laboratoire à caractère indésirable associés au foie était plus élevé dans le groupe qui prenait de la névirapine une fois par jour que dans le groupe qui prenait de l’efavirenz. Le gain de CD4 était d’environ 160 cellules/mm3 dans tous les groupes. Enfin, la proportion de participants dont la charge virale était de moins de 50 copies/ml à la 48e semaine était d’environ 67 % dans tous les groupes.
Dans l’ensemble, le pourcentage d’échec thérapeutique était le même dans les groupes qui prenaient uniquement de l’efavirenz ou de la névirapine. Il était toutefois plus élevé dans le groupe qui prenait une association de névirapine et d’efavirenz, essentiellement en raison du plus grand nombre d’abandons de traitement au sein de ce groupe. Les résultats de cette étude donnent à entendre que l’administration d’une ou de deux doses quotidiennes de névirapine peut raisonnablement être substituée à l’administration d’efavirenz. L’administration de deux non-nucléosidiques (2NN) ne semble par contre avoir aucun avantage.