À propos de l'étude

Cette étude pilote a examiné comment de petits morceaux de VIH, connus sous le nom de glycoprotéine 120 ou gp120, peuvent rester présents dans le sang des personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral, et s’ils sont associés à des affections liées à l’âge telles que les maladies cardiovasculaires. Les chercheurs ont cherché à comprendre l’effet de la gp120 sur le système immunitaire et à déterminer si un traitement visant à limiter la gp120 pourrait être approprié chez certaines personnes.

Contexte

Les personnes vivant avec le VIH qui suivent une thérapie antirétrovirale (ART) ont aujourd’hui une espérance de vie très proche de celle de leurs pairs séronégatifs. Cependant, les personnes vivant avec le VIH développent des maladies liées à l’âge, comme le cancer, les maladies cardiaques et le diabète, en moyenne environ 15 ans plus tôt que les personnes ne vivant pas avec le VIH. L’une des théories expliquant cette lacune est l’inflammation chronique causée par les particules virales qui stimulent continuellement le système immunitaire, en dépit d’un traitement antirétroviral et d’une suppression virale cohérents. La glycoprotéine 120 fait partie de la machinerie du VIH qui est nécessaire pour que le virus pénètre dans nos cellules. Des recherches antérieures ont montré que la gp120 peut se détacher de la membrane virale et s’accumuler dans le sang des personnes vivant avec le VIH, provoquant un dysfonctionnement immunitaire et affectant négativement les cellules CD4. Les scientifiques pensent que le ciblage de la gp120 pourrait contribuer à réduire les dysfonctionnements immunitaires et les maladies liées à l’âge.

Le fostemsavir, un type d’ART réservé aux personnes atteintes d’un VIH hautement résistant, s’est révélé en laboratoire capable d’empêcher la gp120 d’affecter négativement le système immunitaire. Cela signifie qu’il pourrait s’agir d’un traitement potentiel pour aider à réduire l’activation immunitaire nuisible. Cependant, ce médicament est très coûteux et nous devons donc identifier les personnes qui pourraient en bénéficier le plus. En outre, le vieillissement avec le VIH est différent pour chaque personne et nous savons très peu de choses sur les niveaux de gp120, comment ils varient en fonction de l’âge et du sexe, comment ils évoluent dans le temps et leur effet exact sur les maladies inflammatoires.

Approche de l'étude

Cette étude a évalué les niveaux de gp120 et les marqueurs immunitaires dans des échantillons biologiques de 386 personnes inscrites à l’étude de cohorte canadienne sur le VIH et le vieillissement (CTN 272). L’imagerie cardiovasculaire précédemment collectée a également été utilisée sur 145 personnes pour évaluer la présence et l’étendue de la maladie cardiovasculaire en mesurant la plaque dans les artères. Tous les participants ont consenti à l’utilisation secondaire de ces informations. Les chercheurs ont étudié les associations statistiques entre les niveaux de gp120, le dysfonctionnement immunitaire et les maladies cardiaques.

Résultats

Près de 30 pour cent des participants avaient des niveaux détectables de gp120 et environ 10 pour cent des participants avaient des niveaux sensiblement élevés. Les personnes présentant des niveaux élevés de gp120 avaient un nombre de CD4 et un rapport CD4:CD8 plus faibles, et des niveaux plus élevés de marqueurs inflammatoires. Chez les personnes présentant des niveaux détectables de plaque dans les artères (un facteur de risque de maladie cardiaque), la taille totale des plaques était en corrélation avec les niveaux de gp120.

Conclusion

Les résultats de cette étude suggèrent que la gp120 soluble pourrait agir comme une « pan-toxine », provoquant un dysfonctionnement immunitaire et une inflammation persistante chez une partie des personnes vivant avec le VIH, contribuant ainsi au développement précoce de maladies liées à l’âge. Cela signifie que, chez certaines personnes, la gp120 peut être une bonne cible pour un traitement utilisant des médicaments comme le fostemsavir, mais cela doit être testé dans le cadre d’un vaste essai clinique avant de pouvoir tirer des conclusions définitives.

Pour plus de renseignments

Si vous souhaitez participer à cette étude ou obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Annie Chamberland, coordonnatrice du programme.

Information de contact : annie.chamberland.chum@ssss.gouv.qc.ca

Investigatrice Principale

Voici qui dirige cette étude.

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