Les taux de VIH au Canada continuent d’augmenter malgré les nouveaux outils à notre portée pour prévenir les nouvelles infections.
La Dre Malika Sharma utilise sa bourse postdoctorale Réseau-CANFAR pour promouvoir un accès élargi à ces nouveaux outils de prévention. Plus spécifiquement, en collaboration avec son superviseur, le Dr Darrell Tan, elle gèrera l’étude CTN 303 auprès de la communauté GBHRSH de Toronto.
« Mon projet vise réellement à élargir l’accès à la PPrE en décentralisant les soins par le biais de deux canaux : celui des médecins de premier recours ou des médecins de famille, et celui des infirmières des cliniques de santé sexuelle », explique le Dr Sharma.
À l’heure actuelle, l’accès à la PPrE est contrôlé par des canaux traditionnels, par exemple, les infectiologues. Les personnes qui veulent en apprendre plus au sujet de la PPrE ou qui souhaitent se la faire prescrire doivent habituellement demander une consultation auprès d’un spécialiste. Or, il faut parfois du temps pour obtenir un rendez-vous, explique la Dre Sharma.
La Dre Sharma, qui vient également de terminer une maîtrise en éducation médicale, perçoit cet obstacle à la PPrE comme un enjeu qui freine l’éducation et l’autonomisation du médecin et du patient et nuit de ce fait à leur rapport.
De nombreux médecins ne savent pas comment prescrire la PPrE parce qu’elle est nouvelle et ne fait pas partie de leur formation. Bien des gens ne savent pas si la PPrE est pour eux ou comment obtenir une ordonnance.
Le projet postdoctoral de la Dre Sharma souhaite tisser des liens et corriger ces lacunes en offrant une formation aux médecins de famille et aux infirmières en santé sexuelle et en autonomisant les utilisateurs potentiels de la PPrE afin qu’ils agissent comme éducateurs auprès de leurs professionnels de la santé.
L’étude utilisera des fiches imprimées et des applications en ligne pour orienter les gens qui souhaitent en apprendre davantage au sujet de la PPrE vers un module de formation en ligne où ils pourront se renseigner davantage. Ils pourront apporter leur fiche à leur médecin de famille, qui sera ainsi dirigé vers un cours dûment agréé sur la PPrE, incluant des directives pour la prescrire. De cette façon, les professionnels de la santé qui ont des patients intéressés par la PPrE les serviront mieux grâce à cette formation.
« Cette idée de faire participer les patients, de les autonomiser en tant qu’éducateurs, m’intéresse vraiment – ils ont souvent une riche expérience et beaucoup de connaissances », rappelle la Dre Sharma. « J’aime bien l’idée de transformer le rapport médecin-patient traditionnel en quelque chose de nouveau. »