ITSS
Co-infections et affections reliées (CAR)
Le but de cette étude est de vérifier l’innocuité et l’immunogénicité d’un vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) chez des filles et des femmes séropositives âgées de 9 ans et plus. L’immunogénicité fait référence à la capacité d’un traitement à stimuler différentes réponses immunitaires requises pour lutter contre un virus. Plus spécifiquement, cette recherche étudie un vaccin qui protège contre quatre souches de VPH, appelé vaccin quadrivalent (Gardasil). Au cours de cette étude, les chercheurs ont tenté de déterminer les réponses immunitaires aux quatre types de VPH couverts par le vaccin, le taux d’effets indésirables chez les filles et les femmes après qu’elles aient reçu Gardasil, et l’efficacité du vaccin à prévenir le cancer du col de l’utérus et les verrues génitales (condylomes) associés au VPH chez les femmes vivant avec le VIH. La phase initiale de cette recherche prévoyait huit visites, débutant par trois visites de vaccination au cours desquelles une injection de 0,5 mL de vaccin était administrée aux participantes. Ces dernières ont été suivies pendant environ 24 mois après la première dose de vaccin. Une étude de suivi secondaire est en cours pour vérifier la réponse à long terme au vaccin anti-VPH sur une période additionnelle de trois ans.
Le VPH est un virus commun qui affecte la région génitale; il en existe environ 30 types différents. Le VPH est la principale cause du cancer du col de l’utérus et des verrues génitales (condylomes), même si seul un petit nombre de personnes ayant contracté le VPH développeront un cancer du col ou des condylomes. Le VPH se propage par contact cutané étroit et/ou sexuel. Les femmes séropositives présentent des taux de VPH plus élevés et progressent plus rapidement vers un cancer du col, ce qui serait causé par une diminution de la fonction immunitaire. De plus, les femmes séropositives infectées par le VPH peuvent présenter des épisodes graves de condylomes qui sont très difficiles à traiter.
Le vaccin anti-VPHq protège contre de nouvelles infections causées par quatre types de VPH : deux de ces types sont associés aux condylomes, tandis que les deux autres sont associés à un risque élevé de cancer. Des études antérieures sur le vaccin anti-VPHq ont fait état d’une protection efficace conférée contre ces types de VPH chez des filles et des femmes VIH-négatives qui n’avaient encore jamais été exposées aux quatre types de VPH contre lesquels le vaccin confère une protection. Lorsque l’étude CTN 236 a débuté, aucune étude n’avait encore évalué l’innocuité et l’efficacité du vaccin anti-VPHq chez des personnes VIH-positives. Les chercheurs souhaitent déterminer si les filles et les femmes porteuses du VIH peuvent être protégées contre une partie ou la totalité des types de VPH pour lesquels le vaccin confère une protection. La phase initiale de l’étude CTN 236 a terminé son recrutement. À l’heure actuelle, la seconde phase de l’étude CTN 236 recrute des femmes qui ont participé à l’étude initiale. Cette étude de suivi à long terme évaluera la capacité du vaccin Gardasil à maintenir une réponse immunitaire efficace contre quatre souches de VPH chez des filles et des femmes VIH-positives pendant trois années additionnelles (3 visites dans le cadre de l’étude).
Les résultats de la phase initiale de l’étude ont montré que les femmes vivant avec le VIH avaient une réponse immunitaire comparable au vaccin qHPV par rapport aux données publiées sur les femmes séronégatives. L’étude a mis en évidence l’impact de la charge virale du VIH sur la réponse immunitaire du vaccin contre le VPH. La Dre Money et son équipe ont constaté que les femmes dont la charge virale du VIH était totalement supprimée avaient une meilleure réponse immunitaire que les femmes dont la charge virale n’était pas totalement supprimée. L’étude a également montré que ce vaccin pourrait être bénéfique aux femmes âgées vivant avec le VIH, qui se situent au-dessus de la tranche d’âge habituelle pour la vaccination.
Une deuxième publication analysant les données de filles âgées de 9 à 13 ans vivant avec le VIH dans la même cohorte a montré que leur réponse immunitaire au vaccin était plus faible que celle de leurs camarades séronégatives. Chez les filles comme chez les femmes, la suppression virologique du VIH permettait de prévoir une réponse immunitaire plus forte au vaccin.
Un article de suivi publié à l’été 2018 a démontré l’efficacité du vaccin sur une période de deux ans. Cette publicationa montré que le taux d’infection par le VPH était fortement diminué par rapport aux taux observés chez les femmes non vaccinées vivant avec le VIH.
L’équipe de recherche a ensuite étudié comment le schéma de dosage du vaccin qHPV pouvait avoir un impact sur la réponse immunitaire des filles et des femmes vivant avec le VIH, car un schéma de dosage efficace pourrait améliorer l’accessibilité et la faisabilité de la vaccination contre le VPH dans le monde. Leur recherche a révélé que l’espacement différentiel des doses de vaccin qHPV n’avait pas d’impact significatif sur la réponse immunitaire.
En examinant les données des tests de pré-vaccination, les chercheurs ont trouvé que les participantes à l’étude présentaient un large éventail de types de VPH potentiellement cancérigènes, soulignant l’importance du dépistage du cancer du col de l’utérus chez ces femmes et ces jeunes filles. Les données recueillies après la vaccination ont montré que certaines des femmes et des jeunes filles participant à l’étude continuaient à être infectées par des types de virus non couverts par les vaccins disponibles, ce qui montre l’importance de poursuivre le dépistage après la vaccination.
Plus récemment, les chercheurs ont étudié si le microbiome vaginal ou l’infection par le virus herpès simplex-2 (HSV-2) étaient associés aux résultats liés au VPH, notamment l’incidence et la persistance. Ils ont trouvé qu’il pourrait y avoir une faible association entre le microbiome vaginal (espèces microbiennes spécifiques, dont Gardnerella, Porphyromonas et Prevotella) et l’infection par le VPH. En outre, bien qu’il ait été déterminé que l’infection par le HSV-2 était courante chez les femmes vivant avec le VIH, elle n’était pas associée à des résultats liés au VPH. Cependant, les médicaments anti-HSV (un marqueur de HSV actif) ont été associés à la détection d’un plus grand nombre de types de HPV et à un risque accru de lésions précancéreuses.
Pour plus de renseignements au sujet de cette étude clinique, s’adresser à un site participant ou à la gestionnaire nationale du projet :
Nancy Lipsky
nlipsky@cw.bc.ca
604 875-2424, poste 4877
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