À propos de l'étude

Cette étude a examiné l’effet de la thérapie antirétrovirale (TAR) sur les femmes enceintes et leurs nourrissons à l’aide de deux tests expérimentaux en laboratoire. Le premier test portait sur l’ADN mitochondrial (ADNmt) et examinait la quantité et la qualité de l’ADNmt. Le deuxième test a porté sur les dommages que les médicaments peuvent causer à la longueur de l’ADN à l’extrémité des chromosomes (télomères), qui peut indiquer un stress cellulaire et le vieillissement. En outre, l’étude visait à mieux comprendre la relation entre la naissance prématurée, le VIH, le TAR, l’environnement bactérien du vagin et d’autres facteurs de risque de naissance prématurée.

Contexte

Le traitement antirétroviral réduit le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant de 25 % à moins de 1 %, mais certains médicaments anti-VIH peuvent avoir un effet toxique sur les cellules de l’organisme. Des taux anormaux d’ADNmt dans le sang peuvent indiquer que les mitochondries, une partie importante de nos cellules, ne fonctionnent pas correctement. Nous ne savons pas comment le VIH et le traitement antirétroviral pendant la grossesse affectent les niveaux d’ADNmt, ni l’effet des niveaux d’ADNmt sur la santé des mères ou de leurs bébés. Des recherches ont montré que les femmes enceintes vivant avec le VIH ont deux fois plus de risques d’avoir un accouchement prématuré que les femmes enceintes sans VIH. Étant donné que l’accouchement prématuré est une condition compliquée avec plusieurs facteurs contributifs possibles, il n’est pas clair si le VIH, le TAR et l’environnement bactérien du vagin ont un effet.

Approche de l'étude

Cette étude a consisté en trois visites pendant la grossesse, généralement entre les semaines 16 à 20, 24 à 28 et 32 à 36. Deux visites supplémentaires ont été prévues au moment de l’accouchement ainsi que 4 à 8 semaines après l’accouchement. Des échantillons de sang ont été prélevés lors de ces mêmes visites, tandis que le sang du cordon ombilical et un petit morceau de tissu du cordon et de placenta ont été recueillis au moment de l’accouchement, lorsque cela était possible. Un écouvillon vaginal prélevé par l’intéressée a été utilisé pour évaluer les types de bactéries présentes dans le vagin à chaque visite. Au moment de l’accouchement, et en cas de menace d’accouchement prématuré, le médecin traitant a prélevé des écouvillons supplémentaires lors de l’examen physique. Des écouvillons et des échantillons de sang ont été prélevés périodiquement sur le bébé pendant les huit semaines suivant sa naissance.

Résultats

Par rapport aux témoins séropositifs, les femmes vivant avec le VIH et sous traitement antirétroviral présentaient des taux sanguins d’ADNmt plus faibles pendant la grossesse. Aucun effet négatif des faibles niveaux d’ADNmt n’a été observé sur la santé des femmes ou de leurs bébés, mais les effets à long terme sont inconnus. L’équipe de recherche a également constaté que les enfants séronégatifs mais exposés à un traitement antirétroviral pendant la grossesse présentaient des niveaux plus élevés d’ADNmt au cours des trois premières années de leur vie. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que les niveaux plus élevés d’ADNmt pouvaient être dus aux stress liés au VIH maternel ou au traitement antirétroviral pendant la grossesse. Les enfants nés à un âge gestationnel précoce présentaient également des taux d’ADNmt plus élevés. Dans une précédente publication, les chercheurs ont constaté que les enfants exposés au VIH, mais non infectés, chez qui un trouble du spectre autistique avait été diagnostiqué, présentaient des niveaux d’ADNmt plus élevés, ce qui suggère un lien avec des changements dans la fonction mitochondriale.

Les femmes vivant avec le VIH présentaient une longueur de télomères plus courte que les femmes ne vivant pas avec le VIH. Le fait d’être sous traitement antirétroviral a eu un effet protecteur sur la longueur des télomères, mais un traitement antirétroviral comprenant un inhibiteur de protéase et du ritanovir a été associé à des télomères plus courts, tant dans le sang maternel que dans le placenta. Les femmes qui ont arrêté de prendre un traitement antirétroviral après l’accouchement présentaient également une longueur de télomères plus courte que les femmes qui ont poursuivi le traitement. Les chercheurs ont conclu que les facteurs modifiables tels que le tabagisme ont une influence similaire, voire plus importante, sur la longueur des télomères et le vieillissement cellulaire que les facteurs liés au VIH. De manière encourageante, l’équipe a constaté que ni l’exposition au VIH ni le traitement antirétroviral ne réduisent la longueur des télomères chez les bébés nés de femmes vivant avec le VIH, par rapport aux bébés non exposés.

Des travaux préliminaires ont révélé un taux d’ADNmt plus élevé dans le placenta des femmes atteintes de prééclampsie, qu’elles vivent ou non avec le VIH. La prééclampsie est une complication potentiellement grave liée à la grossesse, dans laquelle le placenta ne fonctionne pas correctement, ce qui entraîne des lésions des vaisseaux sanguins et de certains organes du corps et conduit souvent à un accouchement précoce.

Conclusion

Les recherches antérieures sur les effets du VIH et du TAR sur la fonction cellulaire ont donné des résultats mitigés et contradictoires. L’étude CTN 291 a apporté quelques éclaircissements à la discussion, mais a également soulevé des questions supplémentaires sur la façon dont le VIH, le TAR et la grossesse interagissent pour affecter la santé à court et à long terme des mères et de leurs enfants. La cohorte a depuis été élargie dans l’étude CTN 291-2 pour inclure des femmes supplémentaires à Toronto, Montréal et Vancouver. En utilisant les résultats de 291 personnes, cette cohorte élargie vise à déterminer les raisons pour lesquelles les femmes vivant avec le VIH sont plus susceptibles de donner naissance à un enfant prématuré. Plus précisément, l’étude vise à déterminer si les naissances prématurées sont liées aux marqueurs prélevés dans le placenta et le sang, et si le type de traitement antirétroviral utilisé pendant la grossesse influe sur cette relation.

Investigatrices principales

Voici qui dirige cette étude.

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