À propos de l'étude

La CTNPT 018 visait à traduire, à adapter culturellement et à mettre en œuvre le Gay Poz Sex (GPS) pour les groupes latino-américains gays, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HRSH) au Canada et en Colombie. Le GPS est une forme de prévention positive (ou « prévention poz »), qui vise à responsabiliser les personnes vivant avec le VIH, à promouvoir des relations sexuelles saines et à réduire la probabilité de nouvelles infections par le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles. La version originale du GPS a été évaluée dans l’étude CTN 271 sous la direction du Dr Trevor Hart. Les résultats de l’étude originale suggèrent que cette intervention peut avoir des effets positifs sur la prise de risques sexuels et peut entraîner des avantages en matière de santé publique.

Contexte

Les gays et autres HRSH qui immigrent au Canada sont plus exposés au VIH et aux autres ITSS que les non-immigrants. Les immigrés latino-américains faisant partie de la communauté d’HRSH sont particulièrement exposés. Les communautés d’HRSH en Amérique latine sont également fortement touchées par le VIH. En dépit de ces risques élevés, il n’existait pas de stratégies efficaces de « prévention poz » pour les latino-américains avant l’étude CTNPT 018.

Approche de l'étude

Le GPS fait appel à la motivation de groupe, à des entretiens menés par des pairs pour faciliter le changement de comportement et à d’autres supports pour transmettre des informations importantes sur le VIH et les sujets connexes. Sur la base de travaux antérieurs au sein de communautés latino-américaines, la CTNPT 018 a nécessité la traduction du GPS en espagnol et l’adaptation du matériel aux besoins culturels des participants. Par exemple, la religion n’est pas un point central dans le GPS original mais joue un rôle beaucoup plus important pour certains hommes latino-américains. La traduction et l’adaptation du GPS ont été réalisées par le biais de « tests théâtraux » et de multiples séries d’édition et de discussion au sein du groupe d’étude, qui comprenait des chercheurs, des membres de la communauté latino-américaine et des experts connaissant bien les cultures latino-américaines. Le programme mis à jour a ensuite été présenté à des groupes latino-américains à Toronto et en Colombie afin de recueillir leurs réactions et d’en discuter.

Pour tester la mise en œuvre de l’intervention, des groupes latino-américains de Toronto et de Colombie ont participé au programme GPS, qui s’est déroulé sur 6 à 8 semaines avec des sessions d’environ 2 heures. L’équipe de l’étude a examiné si l’intervention du GPS avait un impact sur la fréquence des rapports sexuels non protégés avec des partenaires séronégatifs ou dont le statut sérologique est inconnu, par rapport à la situation avant l’intervention. Des entretiens ont été menés avec les participants 3 mois après leur participation au programme afin d’évaluer d’autres aspects et impacts du GPS.

Résultats

Sept HRSH en Colombie ont rempli le GPS et ont été interviewés. Les participants ont estimé que le programme était nécessaire, utile et bien conçu. Tous les participants ont estimé que le fait d’avoir un animateur qui vit avec le VIH était une force du GPS, mais que les possibilités de se faire des amis et de réduire l’isolement seraient un ajout précieux au programme. Les symptômes dépressifs, la peur d’être rejeté et la solitude étaient plus faibles après le programme, et l’auto-efficacité était améliorée. Les participants ont attribué au GPS les changements intervenus dans leur confiance sexuelle et leurs connaissances en matière de VIH. Un seul participant a eu des rapports sexuels avec un partenaire inconnu dans les trois mois suivant le GPS, contre trois avant le programme.

À Toronto un pair-conseiller séropositif a dispensé 6 séances de conseil de 2 heures à 11 participants vivant avec le VIH et à 10 HRSH latino-américains séronégatifs. Bien que le GPS n’ait pas demandé aux participants de cesser d’avoir des rapports sexuels sans préservatif, on a constaté une réduction dans les 12 mois suivants le GPS par rapport à avant l’intervention chez les participants vivant avec le VIH, mais pas chez les hommes séronégatifs. Le GPS a amélioré l’auto-efficacité dans l’utilisation et la négociation du préservatif. Contrairement aux résultats obtenus en Colombie, aucun effet sur la solitude ou la dépression n’a été observé chez les HRSH latino-américains au Canada. Les récits des participants ont montré que les techniques d’entretien motivationnel étaient très bien acceptées et appropriées en tant que moyen d’améliorer la santé sexuelle.

Conclusion

Les résultats de cet essai pilote soutiennent la mise à l’échelle du GPS Latino par les organisations travaillant avec les HRSH en Colombie et avec les immigrés d’HRSH au Canada. Cette étude ayant été menée sans groupe de contrôle, les recherches futures pourraient inclure cette comparaison pour confirmer les résultats.

Principal Investigators

Voici qui dirige cette étude.

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Sites participants

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