À propos de l'étude
Déterminer si le rifabutin peut être administré avec le ritonavir et le saquinavir une ou deux fois par semaine plutôt que chaque jour, et vérifier l’innocuité et la tolérabilité des trois médicaments durant leur co-administration sur une période de huit semaines.
Approche de l'étude
Il s’agissait d’une étude pharmacocinétique (mesure de l’activité des médicaments) randomisée, comportant trois périodes et deux groupes. Au cours de la première période, tous les participants ont continué de prendre leur traitement antirétroviral seul et les taux sanguins de leurs deux inhibiteurs de la protéase ont été mesurés le premier jour. Lors des périodes 2 et 3, les participants ont été assignés soit à 300 mg de rifabutin tous les sept jours (groupe 1) ou à 150 mg de rifabutin tous les trois jours (groupe 2), le matin, pendant huit semaines avec les inhibiteurs de la protéase. Lors de la deuxième période, les caractéristiques pharmacocinétiques sanguines du rifabutin, du ritonavir et du saquinavir ont été évaluées à la fin des intervalles posologiques après quatre semaines d’administration concomitante. Lors de la troisième période, les mêmes évaluations pharmacocinétiques ont été effectuées après huit semaines d’administration concomitante.
Population
Des hommes et des femmes infectés par le VIH (numération des CD4 supérieure à 75 cellules/mm3) âgés de 18 à 60 ans qui recevaient du ritonavir et du saquinavir en association, chacun à une dose de 400 mg deux fois par jour depuis au moins deux semaines, étaient admissibles. L’Hôpital Général d’Ottawa et le Toronto Hospital ont inscrit 24 participants, dont 19 ont mené l’étude à terme, soit 16 hommes et 3 femmes dont l’âge moyen était de 39,7 ans. La numération médiane des CD4 au moment de l’inscription au protocole était de 480 cellules/mm3.
Résultats
Dix-neuf participants ont mené à terme cette partie de l’étude. Trois participants ont mentionné des effets secondaires et deux n’étaient plus disponibles lors du suivi. Pour les groupes 1 et 2 combinés, les concentrations moyennes globales et les pics sérologiques de saquinavir et de ritonavir pondérés pour les périodes 2 et 3 n’ont pas changé significativement comparativement à ceux de la période 1. Les concentrations sanguines de rifabutin sont restées stables tout au long des huit semaines, avec des coefficients de variation intra-individuelle de 12 à 19 %. La clairance orale du rifabutin a été semblable dans les deux groupes. Les pics plasmatiques de rifabutin ont été significativement plus bas dans le groupe 2 (310 ng/mL, contre 496 ng/mL dans le groupe 1). Les taux de rifabutin avant l’administration de la dose ont également été significativement plus élevés dans le groupe 2 (54 ng/mL, contre 17 ng/mL).
Conclusion
Les expositions au rifabutin ont été semblables à la 4e et à la 8e semaines et ont eu un effet minime sur les expositions au ritonavir et au saquinavir. L’administration intermittente de rifabutin (150 mg tous les trois jours ou 300 mg tous les sept jours) sur une période de huit semaines a constitué un schéma thérapeutique sûr et pratique pour son administration concomitante avec du ritonavir et du saquinavir en association.