À propos de l'étude

Le CTN 286 a cherché à répondre aux difficultés rencontrées par certaines personnes vivant avec le VIH pour contrôler leur charge virale, en particulier les personnes appartenant à des populations à haut risque. L’étude visait à déterminer, en plus du soutien à l’observance, si le passage à un traitement à comprimé unique (Triumeq) est plus efficace pour obtenir une suppression virale du VIH que la poursuite d’une association de médicaments à comprimés multiples (TARa) pour les personnes qui ont des difficultés à adhérer à leur traitement.

Contexte

La thérapie moderne contre le VIH offre de nombreux choix et permet des traitements personnalisés pour chaque patient. Pour de nombreuses personnes, ces nouvelles thérapies ont permis d’atteindre des niveaux de VIH indétectables. Bien que les nouveaux traitements contre le VIH contrôlent mieux le virus et présentent moins d’effets secondaires, de nombreuses personnes ne parviennent toujours pas à prendre leurs médicaments de la manière prescrite et ne parviennent donc pas à atteindre une charge virale indétectable. Pas moins de 30 % des personnes vivant avec le VIH ne présentent pas systématiquement des taux de VIH indétectables et restent exposées au risque de maladies liées au VIH, au développement d’une résistance et à la transmission de l’infection à d’autres personnes. Le traitement idéal devrait être simple, bien toléré et bien combiné avec les traitements d’autres maladies. Le traitement doit également s’intégrer facilement dans la vie quotidienne où d’autres considérations telles que le travail, les finances et l’insécurité alimentaire peuvent rendre difficile la prise régulière de médicaments. Les thérapies anti-VIH à prise unique et les régimes à un seul comprimé sont susceptibles d’améliorer l’adhésion au traitement et donc d’augmenter les chances de supprimer le virus.

Approche de l'étude

Il s’agit du premier essai randomisé et contrôlé qui évalue directement si le passage à un régime à un seul comprimé (Triumeq) améliore les taux d’observance et le contrôle du VIH. Les chercheurs ont recruté 27 participants dans 11 sites affiliés au Réseau à travers le Canada. Les participants ont été répartis au hasard dans l’un des deux groupes. Le premier groupe est immédiatement passé à Triumeq et a reçu des conseils d’aide à l’observance. Le second groupe a continué à prendre son médicament actuel et a bénéficié d’une aide à l’observance pendant 24 semaines, après quoi il a eu le choix de passer à Triumeq. Les deux groupes ont été suivis jusqu’à 72 semaines (1,5 an). L’observance et le contrôle viral du VIH ont été évalués à chaque visite de l’étude.

Résultats

Au total, 50 personnes ont été sélectionnées et 27 ont été randomisées dans 11 sites à travers le Canada. L’essai a été interrompu prématurément en raison de difficultés de recrutement des participants. Les participants étaient principalement issus des communautés africaines, caribéennes et noires, des populations autochtones ou avaient des antécédents de consommation de drogues injectables. Six participants ont abandonné ou arrêté le traitement.

La proportion de participants ayant obtenu une suppression virale à la semaine 24 était de 4/12 (33 %) dans le groupe de médicaments actuels comparativement à 7/13 (54 %) dans le groupe Triumeq. Les sept participants ayant obtenu une suppression virale à la semaine 24 dans le groupe Triumeq ont continué à participer à l’étude et ont maintenu cette suppression jusqu’à la semaine 72. Sur les six participants restants dans le groupe de médicaments actuels qui sont passés à Triumeq à la semaine 24, trois ont obtenu une suppression virale aux semaines 48 et 72.

L’oubli, les demandes concurrentes, la consommation de substances, les expériences de traitement négatives, les obstacles économiques ou le manque d’assurance et le manque de soutien sont les obstacles à l’adhésion les plus fréquemment signalés.

Conclusions

Bien que le passage au comprimé unique Triumeq ait semblé améliorer le contrôle du VIH, l’essai a rencontré de nombreuses difficultés et a été interrompu prématurément en raison de la lenteur du recrutement. Il a été difficile de trouver des participants sans résistance antérieure aux médicaments. Malgré un soutien intensif, les participants ont continué à se heurter à des obstacles à l’adhésion et nombre d’entre eux ont abandonné l’étude.

Le CTN 286 montre qu’au-delà de l’amélioration de la simplicité et de la tolérabilité du traitement, des interventions adaptées qui s’attaquent à la stigmatisation et aux déterminants sociaux de la santé sont encore nécessaires pour garantir que toutes les personnes puissent avoir accès à la thérapie anti-VIH et en bénéficier. Des alternatives aux essais cliniques devraient être envisagées pour évaluer les interventions les plus efficaces pour améliorer l’observance dans les populations vulnérables.

Investigatrice principale

Voici qui dirige cette étude.

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