Dr. Curtis Cooper
Membre, Comité de direction
University of Ottawa; The Ottawa Hospital
Voir la biographieCette étude sur le passage au schéma E/C/F/TAF est une étude pilote de 32 semaines conçue pour évaluer les avantages de passer d’un traitement antirétroviral (TAR) à un schéma E/C/F/TAF avant de débuter lédipasvir-sofosbuvir (LPV-SOF, antiviraux à action directe [AAD]), chez des personnes co-infectées par le VIH et le VHC. Plus spécifiquement, l’étude vérifiera si le changement de TAR est faisable et s’il peut réduire les interactions médicamenteuses entre les agents anti-VIH et anti-VHC administrés durant cette étude.
L’étude inclura 25 participants de deux centres de recherche, à Ottawa (Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa) et Montréal (Centre universitaire de santé McGill).
Environ 30 % des personnes vivant avec le VIH ont aussi contracté le virus de l’hépatite C (VHC). Les personnes co-infectées sont exposées à un risque beaucoup plus grand de complications médicales graves, dont la maladie hépatique, ou cirrhose, comparativement aux personnes porteuses du VHC seulement. Même si le TAR s’est révélé apte à réduire considérablement les complications médicales associées au VIH, il pourrait contribuer à la maladie hépatique chez les individus co-infectés.
La mise au point des AAD a considérablement fait augmenter le taux de guérison virale chez les personnes porteuses du VHC et ce, avec moins d’effets secondaires que les traitements antérieurs. Toutefois, on en connaît peu sur le taux d’interactions médicamenteuses entre plusieurs TAR et les schémas AAD pour les personnes co-infectées.
Les participants ont changé leur schéma de TAR pour un comprimé unique d’E/C/F/TAF pendant quatre semaines avant de commencer le LPV-SOF pour le traitement de leur hépatite C. Ce changement pré-étude a permis à l’équipe de recherche de vérifier la tolérabilité du médicament de l’étude. Après cette période initiale, les participants ont complété un cycle de 12 semaines avec le comprimé unique LPV-SOF, tout en continuant l’E/C/F/TAF, dans le but d’éradiquer le VHC. Après le cycle d’AAD de 12 semaines, les participants ont continué de prendre l’E/C/F/TAF pendant 12 autres semaines avec un suivi et un test de contrôle de l’élimination du VHC à ce moment.
Les participants ont fourni des spécimens sanguins et répondu à des questionnaires à intervalles réguliers tout au long de la période de l’étude. Les participants ont aussi subi un dépistage au moyen d’une échographie spécialisée du foie (FibroScan), qui a permis aux chercheurs d’évaluer le degré de tissu cicatriciel et l’accumulation de gras dans le foie.
Deux participants ont abandonné l’étude au début; il est resté 23 participants. Pendant l’étude, la fidélité aux médicaments anti-VHC et anti-VIH a été élevée, sauf durant la période de suivi de 12 semaines où la fidélité au médicament anti-VIH a quelque peu diminué. Les participants ont été débarrassés de leur VHC. Et tous les participants sauf un ont maintenu une charge virale du VIH indétectable tout au long de l’étude. Aucun changement n’est survenu dans l’état de santé et de bien-être autodéclaré au cours de l’étude.
Dans l’ensemble, ce schéma à deux comprimés en association s’est révélé bien toléré et administrable. Aucun effet indésirable n’a été attribué aux médicaments. Ce schéma a réussi à éradiquer le VHC et à maintenir la suppression du VIH. À titre d’étude pilote, l’essai CTN 289 appuie le recours aux schémas quotidiens à deux comprimés chez les personnes porteuses du VHC et du VIH, et pave la voie à des essais plus volumineux qui permettront de connaître les effets métaboliques à long terme de ces traitements.
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University of Ottawa; The Ottawa Hospital
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