À propos de l'étude

Le but de cette étude d’observation était d’évaluer la prévalence de diverses anomalies endocriniennes, métaboliques et reproductives chez des femmes et des jeunes femmes VIH-positives et VIH-négatives. L’étude visait également à déterminer les liens possibles entre ces anomalies et le vieillissement cellulaire accéléré chez les femmes et les filles.

L’étude de cohorte CARMA plus volumineuse a débuté en 2008 et s’est terminée en 2018. Elle regroupait plus d’un millier de participantes, notamment des femmes VIH-positives (enceintes ou non), leurs enfants (VIH-positifs et exposés au VIH mais non infectés), de même qu’un groupe témoin composé de femmes VIH-négatives qui partagent les mêmes caractéristiques sociodémographiques. Les chercheurs ont tenté de déterminer si les femmes et les jeunes filles vivant avec le VIH étaient exposées à un risque accru d’anomalies hormonales, métaboliques et reproductives et si cela était en corrélation avec un vieillissement à l’échelle cellulaire.

Contexte

Les preuves s’accumulent en ce qui concerne certaines anomalies endocriniennes, métaboliques et reproductives (endocrinopathies) chez les patients VIH-positifs. Ces anomalies augmentent avec l’âge. Deux facteurs que l’on estime être liés dans l’endocrinopathie et le vieillissement cellulaire sont la longueur des télomères et l’ADN mitochondrial (ADNmt). Les télomères sont des séquences d’ADN répétitives qui protègent l’extrémité des chromosomes. Ils rétrécissent naturellement avec l’âge, mais un rétrécissement accéléré peut indiquer un stress cellulaire. Des niveaux anormaux d’ADNmt dans le sang peuvent indiquer que les mitochondries, un élément important de nos cellules, ne fonctionnent pas correctement. De plus, le traitement antirétroviral (TAR) peut affecter le vieillissement moléculaire et cellulaire par une série de mécanismes. La majorité des études sur les dysfonctionnements endocriniens et métaboliques chez les personnes vivant avec le VIH ont surtout porté sur des hommes, ce qui signifie que nous n’avons pas une bonne compréhension des liens entre le VIH, l’endocrinopathie et le vieillissement chez les femmes.

Approche de l'étude

Les participantes à l’étude étaient des femmes vivant avec le VIH et un groupe témoin de femmes VIH-négatives de 12 à 50 ans aux ovaires intacts et qui se sont inscrites entre décembre 2008 et avril 2017 à la cohorte CARMA (Enfants et femmes : traitement antirétroviral du VIH et marqueurs du vieillissement). Les participantes ont répondu à un questionnaire sur leurs antécédents personnels et familiaux de dysfonction endocrinienne/métabolique ou reproductive, de même que sur leurs médicaments et les interventions ou maladies ayant pu affecter le fonctionnement normal de ces systèmes. Elles ont aussi répondu à des questions détaillées sur leurs cycles menstruels et leurs antécédents de reproduction. Les participantes ont recueilli des échantillons de leur salive pour mesurer leurs taux d’hormone salivaire tard le soir et tôt le matin. Un maximum de 20 ml de sang a été prélevé à des fins d’analyse et de comparaison entre les participantes à l’étude.

Résultats

Plus de la moitié des femmes vivant avec le VIH (FVAV) dans l’étude CTN 277 avaient reçu un diagnostic d’au moins une anomalie endocrinienne, comme le diabète/l’intolérance au glucose, les troubles thyroïdiens ou la dyslipidémie. Les facteurs associés à la présence de ces affections comprenaient l’âge, l’indice de masse corporelle et une charge virale maximale plus élevée. Dans cette étude, les FVAV présentaient aussi des maladies plus tôt dans la vie que leurs paires VIH-négatives ainsi que des taux très élevés de dépression, d’anxiété et de trouble panique.

La dyslipidémie, un déséquilibre des lipides sanguins comme le cholestérol, peut entraîner une cardiopathie. Par rapport aux personnes vivant avec le VIH, les FVAV présentaient des taux plus élevés de dyslipidémie, mais aucune différence sur le plan des autres facteurs de risque cardiovasculaires ou métaboliques. L’âge moyen de cette cohorte de femmes était le milieu de la quarantaine. La longueur des télomères, une mesure du vieillissement cellulaire, était moindre chez les FVAV, mais sans être lié au risque de maladie cardiovasculaire. Le fait de vivre avec le VIH était également associé à une diminution de l’ADN mitochondrial, une autre mesure du vieillissement cellulaire. La virémie non contrôlée du VIH (charge virale élevée) était liée à la perte de longueur des télomères et de l’ADN mitochondrial avec le temps. Chez les FVAV et le groupe témoin, les deux marqueurs du vieillissement cellulaire étaient associés au tabagisme.

En ce qui concerne la grossesse et la planification familiale, CTN 277 a montré que les FVAV ont des niveaux inférieurs d’hormone antimüllérienne (AMH), une hormone importante liée à la réserve ovarienne et, par conséquent, à la fertilité dans les dernières années de reproduction. Une longueur de télomères plus courte était associée à un niveau inférieur de pic d’AMH. Comparativement à la population de la Colombie-Britannique, les FVAV de l’étude avaient un taux de natalité inférieur. Cependant, les jeunes FVAV avaient des taux de natalité plus élevés que la population en général, tandis que les FVAV plus âgées avaient des taux plus faibles. À l’instar des tendances observées dans la population générale au cours des dernières décennies, les FVAV sont de plus en plus susceptibles de choisir d’accoucher plus tard dans la vie. L’utilisation de la contraception était similaire entre les FVAV et le groupe témoin.

Enfin, les FVAV n’ont pas connu la ménopause à un âge plus précoce que les femmes ne vivant pas avec le VIH. Les FVAV avaient des taux plus élevés d’aménorrhée prolongée (absence de menstruations), ce qui est un important facteur de risque d’ostéoporose. Dans l’ensemble, les FVAV avaient une densité minérale osseuse inférieure à celle du groupe témoin, et cela était exacerbé par des antécédents d’aménorrhée prolongée. Les FVAV consommaient également moins de vitamine D alimentaire que le groupe témoin, et les femmes de ménages à faible revenu et d’origine ethnique non blanche avaient les plus faibles chances d’avoir un apport alimentaire adéquat en vitamine D.

Conclusion

Les conclusions de CTN 277 soulignent l’importance de maintenir le contrôle viral et d’éviter de fumer pour prévenir les maladies liées au vieillissement chez les personnes vivant avec le VIH. L’étude ajoute également des informations précieuses sur la longueur des télomères et l’ADNmt et sur leur rôle dans le VIH et le vieillissement. Les données de cette étude peuvent aider les personnes vivant avec le VIH et leurs soignants à discuter de la planification familiale et justifient l’intégration de la santé reproductive à la prise en charge du VIH. Cette cohorte, étudiée dans CTN 277 et CTN 291, a maintenant été combinée avec les données de l’étude CHIWOS (CTN 262) pour continuer à répondre aux questions sur la façon dont les déterminants biologiques, cliniques et sociostructurels de la santé interagissent pour favoriser le vieillissement en bonne santé chez les femmes vivant avec le VIH (CTN 335).

Critères d'admissibilité

Interdit

  • Grossesse
  • Incapacité de communiquer/lire en anglais lorsqu'on n'a pas accès à un interprète

Pour plus de renseignments

Pour plus de renseignements au sujet de cette étude clinique, veuillez communiquer soit avec Melanie Murray, 604 875‑2212, Melanie.Murray@cw.bc.ca, soit avec Hélène Côté, 604 822‑9777, hcote@pathology.ubc.ca, ou avec un site participant.

Investigatrice principale

Voici qui dirige cette étude.

Vous ne trouvez pas ce que vous cherchez ? Envoyez un courriel à ctninfo@ctnplus.ca.

Sites participants

Voici où cette étude est menée.